La Plume de Léo de Juin 2023

 La saison de la Plume de Léo s'est terminée les 26 et 27 Juin 2023, avec

Evelyne, Fabienne, Martine, Corinne, Valérie, Véronique, Marité, Pascale, Denise, Colette, Jacqueline, Danielle, Cathy et Philippe.

Nous nous sommes échauffés avec l'écriture d'une épitaphe d'un objet tiré au sort,

pour Philippe ce fut le «coffre-fort» :

1. Fermé toute ton existence
Que la vie éternelle s ouvre à toi
Loin de la convoitise et l âpreté des hommes.

2. Ami des riches
Rêve des pauvres
Gagne-pain des cambrioleurs.

3. À notre ami fidèle et dévoué.
Les banquiers reconnaissants.

Nous avons ensuite rempli un organigramme dégressif de 31 rectangles, après avoir trouvé 16 mots ayant trait à la nature, ils ont été détournés selon une consigne pour aboutir à des textes qui comportaient 31 de ces mots.

Un exercice difficile, mais encore une fois les écrivants ont réalisé des histoires variées et inventives, les idées ont jailli intensément.

Pour Marité, ce fut l'Apocalypse

Le naufrage était assuré pour ceux qui espéraient la résurrection dans un continent jusque là réputé pour sa bienveillance. Aussi ils avaient fui leurs tropiques dans une barque de fortune sans se soucier d’alerter de possibles secours. Mais qu’attendre de leurs propres pays au bord de l’effondrement ?

Joachim rêvait… Il se rappelait les siestes rafraîchies par le fleuve Kohokoko près de sa bien aimée, la précieuse Andryala aux épaules ambrées.

Mais le fleuve avait perdu ses eaux, les mondes asséchés se noyaient dans des mers et océans dont les eaux montaient inexorablement. Les banquises amaigries partaient à la dérive, les glaciers fondaient tarissant les fleuves.

Les discrètes rumeurs chuchotaient que le tohu-bohu primitif allait remplacer le bel ordre du cosmos. Affamés, planant sur l’humus des forêts bouleversées par les tsunamis, quelques irréductibles tels les moustiques trouvaient refuge sur des restes de mûriers chlorotiques. Les phoques suffoquaient, hésitaient à plonger dans les courants fous.

Le bateau ivre de Joachim dérivait, à son bord des centaines de visages paniqués. Le jeune homme regardait les flots verdâtres. Ah ! Se précipiter dans les gorges turquoises des icebergs éventrés par la torride colère des éléments. Ah ! Etre de glace ! Déraper sur les continents à la vitesse d’une étoile mourante, une pâquerette à la bouche, une cigale à l’oreille, un rossignol dans le cœur… et vivre, vivre… Andryala, mon amour. Vivre !

Et pour Pascale,

L’éternité était pour lui une source de fascination. Il avait étudié Paracelse. La promesse d’une vie éternelle, grâce à la pierre philosophale, l’avait vraiment interrogé, voire rassuré. Cependant, lisant un jour un livre sur l’hindouisme, il avait été perturbé par la notion de karma. Quoi ? Une vie éternelle où il serait condamné à revenir à cause de la plus ou moins bonne qualité de ses actions ? Etait-ce cela qu’il désirait ?

La révélation déclenchée par ses recherches sur l’alchimie apportait la nourriture que réclamait son esprit affamé de vérité.
Mais les choses n’étaient pas si simples. Outre les enjeux liés au fameux karma, il fallait aussi prendre en compte la généalogie.
Savoir qu’il était également déterminé par les actions de ses ancêtres lui provoquait une certaine angoisse.

Depuis son adolescence, il désirait devenir une belle âme, éprise de culture.
Tout l’intéressait. La chimie, l’art, la moindre activité de création, assuraient la fertilisation de son esprit.
Il puisait son énergie et sa soif insatiable d’apprendre et de comprendre de son enfance, mais aussi de ses racines.
Sa famille avait su faire fleurir et s’épanouir sa fraîcheur, sa curiosité. Avec son père, tout était source d’expérience et d’inspiration, comme étudier l’oxygène et la photosynthèse.
Avec sa mère, c’était plutôt la poésie et l’observation de la vie sous toutes ses formes : observer le cycle des saisons, voir les animaux se reproduire…Comprendre que le vivant est précieux, même le plus petit ver de terre.

Il s’épanouissait au milieu de la verdure qui entourait sa maison, gambadait dans l’herbe. Mais ce qu’il aimait le plus, c’était tester sa puissance en grimpant aux branches du grand chêne. Ainsi grandissait-il.
Mais au moment de choisir son orientation professionnelle, il avait été en proie à un terrible dilemme. Comment choisir ? Tout l’intéressait !

Un jour, il prit conscience que, malgré tous les domaines qu’il avait étudié, une chose lui était hermétique : le sens de la vie.
Alors il brûla tous ses livres et annonça à ses parents qu’il arrêtait HEC.
« Mais que vas-tu faire ? Dans quoi vas-tu te reconvertir ? »
« Je veux devenir trapéziste ! ».

Pour terminer, les participants ont vanté leurs qualités pour un poste très particulier, Colette postulait pour celui de « cambrioleuse» et en a vanté les qualités :

Habile, dissimulateur sans foi ni loi, bricoleur, escaladeur.

Sa candidature a été acceptée, ainsi que celle des autres spécialités (fantôme, ange-gardien, garde du corps, chauffeur de salles, pilote de drone etc...)

La saison s'est terminée dans une ambiance insouciante et décontractée. La Plume de Léo est avant toute chose, ludique.

Nous attendons avec impatience la prochaine pour de nouvelles aventures sur papier, nos plumes sont déjà en effervescence.

Prochains ateliers les lundis 11 et 25 Septembre 2023.

Commentaires

Articles les plus consultés

La Plume de Léo d'Avril 2024