La ronde des livres Léo de Janvier 2024


   
   

   

               " La ronde des livres Léo 2024" 


                     Compte rendu de la séance du vendredi 26 janvier 2024

                              10h-12h salle Cauquière

 

Le 1er atelier lecture 2024 a eu lieu en toute convivialité, dans la bonne humeur, riche en échanges…de livres, d’auteurs

&   Participants (es) :  Colette, Marie-Claude, Patricia, Dominique, Anne-Marie, Denise, Véronique, Brigitte, Mireille, Jean-Claude et Hélène, qui n’a pas pu rester jusqu’à la fin.  Excusée Catherine .    Philippe et Corinne en co-animation                                       

&   Présentation des vœux au travers d’auteurs, d’autrices…pour exemples

    "Que cette nouvelle année vous soit heureuse, que vos jours soient filés de soie "                   Madame de Sévigné  (Lettre au comte de Bussy-Rabutin, le 15 janvier 1687)

   " Meilleurs vœux pour toute la vie, comme ça, c'est fait une fois pour  toutes."                                Philippe Geluck (Le Tour du chat en 365 jours 2006

&    Création du groupe WhatsApp Ronde des livres Léo, présentation, les petites règles, inscriptions…                                                            

&  Le prêt des livres : une fiche des prêts des livres est créée pour les échanges de livres entre les participants(es) pour que rien ne s’égare. 

&   Retour sur les comptes-rendus et les points à améliorer.

En fin de séance, les retours sur cet atelier sont : très bien. Intéressant. Permet de faire la connaissance de livres que l’on n’aurait pas lus. Je trouve ce que je cherchais. Découvertes et discussions. Idée de lectures nouvelles. Présentations variées. Bons partages.


&   La prochaine séance vendredi 23 février 2024   10h-12h   Cauquière

 

  Nous vous proposons un atelier intitulé « Giono et la Provence »

Apportez un livre de Jean Giono que vous aimez et dont vous souhaitez nous parler. Mais peut-être, n’êtes-vous pas un(e) de ses lecteurs (trices), pas de soucis. Visitez votre bibliothèque, ou la médiathèque, il y a très certainement un ouvrage qui parle de la Provence, qu’elle soit proche ou différente de celle de l’auteur de Colline.   Vous l’avez compris ! le 23 février la Provence est au cœur de notre atelier.

                          Vous pouvez, aussi, venir à la séance si vous n’avez pas encore lu de livre

 


&Le thème de notre ronde est « Le livre coup de 💓 2023 »


     

Véronique présente « Crions, c’est le jour du fracas » de Héloïse Guay Bellissen (2021)

Le roman raconte deux histoires parallèles entre celle du bagne d’enfants de l’Île du Levant au 19 ième siècle (il suffisait d’être pupille de la nation, vagabond, délinquant, ou être vraiment, mal né pour se retrouver à cet endroit-là), où périrent treize enfants dans un incendie à la suite d’une révolte et de l’adolescence d’une bande d’élèves du collège de L’Herminier de la Seyne à l’aube de l’an 2000. Si le contexte est bien différent, la révolte, le mal être restent les mêmes.  Ces deux groupes se répondent à plus d’un siècle, si le premier connait la violence et la misère, le second cède a beaucoup de tentations dans un excès de liberté mal assumée.

Véronique souligne que l'écriture est vraiment belle, documentée (recherche dans les archives) à l'image de l'autrice (qui anime des ateliers d’écriture). Elle a adoré le livre qui pose les questions : Comment trouver sa place dans un monde normatif ? Comment, à l’adolescence, se rebeller contre son sort sans s’autodétruire ?

L’autrice a fait partie de ces jeunes élèves du collège Seynois.         

 

 Denise nous fait découvrir « Apeiragon » de Colum Mc Cann (2021) Ecrivain Irlandais

Un apeiragon est une figure géométrique ayant un nombre infini de côtés.

L’histoire vraie d’une amitié improbable, lors de la rencontre de deux hommes, un Israélien, un Palestinien. Chacun a perdu un enfant en raison de la guerre, victime d’un attentat ou de la balle d’un soldat. Deux énormes colères, deux immenses chagrins. Ces deux hommes vont se trouver et s’unir dans une association pour la paix : « Le cercle des parents »

Denise nous prévient, ce n’est pas un ouvrage facile à lire, (confirmé par Colette qui a lu le livre). Le livre demande un effort pour appréhender toutes les disgressions, les analyses, les références historiques, philosophiques et religieuses.

Mais c’est un livre qui est prenant, foisonnant, humain, qu’il faut lire pour comprendre l’actualité et la profonde demande de paix de deux peuples.

                                                      

 

Patricia nous fait part de « Haïkus du temps présent » Madoka Mayuzumi (2012)

Voici un livre bien diffèrent, par sa forme et son propos. Quatre-vingt-quatre haïkus qui couvrent les quatre saisons de l’année. Un haïku, forme poétique la plus brève au monde, c’est dix-sept syllabes qui se lisent d’un souffle.

Page de droite, le texte ; page de gauche, l’explication, le contexte, l'émotion et l'inspiration du haïku ; en bas de page, une fresque qui raconte les coutumes, l’histoire du Japon.

L’autrice et, aussi, la traductrice, deux voix au-dessus de notre épaule nous donnent les clefs pour comprendre, apprécier ce monde sensible d’une poésie si différente de la nôtre.

Patricia a apprécié chaque haïku qui nous éclaire sur le Japon et sa culture de par la légèreté du souffle poétique, l’intensité des émotions, la sensibilité contemporaine respectueuse de la tradition.

Patricia a aimé ce livre pour l’ambiance donnée, peut-être aussi, en lien avec les ateliers écritures qu’elle affectionne.

 


 Dominique nous parle de « Colline » de Jean Giono (1967)

Un hameau isolé, à peine quatre maisons sur la montagne de Lure, un huis clos en pleine nature.

Des événements incompréhensibles s’enchainent et le papet, doyen acariâtre et misanthrope soupçonné d’être un peu sorcier semble aux yeux de tous en être le responsable. Les habitants s’unissent contre lui.

Colline n’est pas une chronique paysanne, c’est la mythologie au cœur de la Provence.

Dominique, qui a relu ce livre, apprécie  la description de la nature, sa personnification. C’est magnifique !

Il est souligné, au cours de cet atelier, que les lectures d’œuvres de Jean Giono, faites durant l’enfance, sont riches mais un « peu noires », plus accessibles en étant adulte.

                                                                     

Anne-Marie a fait le choix de nous parler de « Noces » d’Albert Camus (publié en 1950)

Noces est un recueil de quatre essais, un hymne poétique sur la nature et la solitude.

Pour Anne-Marie, ce livre contient tous les mots, toutes les images qu’elle ressent pour son pays natal. Il lui suffit de l’ouvrir pour être la dépositaire d’un trésor. Elle lit à haute voix quelques lignes qui parlent du vent, du soleil de Djemila, à cet instant elle est loin de nous au-delà de la Méditerranée.

Elle nous parle de façon très touchante de sensations éprouvées, mais jamais exprimées pour ce pays (les odeurs développées par les plantes aromatiques, les souvenirs visuels, le désert, les Hauts plateaux…) et aussi pour notre Provence, qu’elle retrouve à travers de ces essais

  
                                                                        

 Marie-Claude nous transporte au Japon avec « L’enfant et l’oiseau » de Durian Sukegawa (2019)

Johnson, tombé du nid, est le seul survivant de sa fratrie. A bout de forces, le jeune corbeau est recueilli par Ritsuko, femme de ménage et mère célibataire, qui décide de le ramener chez elle au mépris de l'interdiction d'héberger des animaux dans son immeuble.

Bien lui en prend, car son fils adolescent, Yôichi, se passionne pour l'oiseau qu'il entoure de mille soins. Un jour, le gardien fait irruption chez eux et Johnson, que Yoîchi avait caché sur le balcon, s'envole. C'est le début pour lui d'une longue errance.

Il sait qu'il ne peut retourner auprès de son ami et cherche à survivre dans une ville hostile. Une rencontre va lui sauver la vie…

Pour Marie-Claude, ce livre qu’elle affectionne, peut être assimilé à une fable qui souligne la « liberté individuelle observée » au Japon et le même chemin suivi par les animaux et l’Homme (attachement à leurs progénitures, apprentissage de la vie…)


        

Colette évoque le livre « Les abeilles grises » d’ Andreï Kourkov (2022)

 

parmi plusieurs livres qu’elle avait sélectionnés ( ( « Le pingouin » - Andreï Kourkov ; « Une vie heureuse » - Ginette Kolinka (Vie Parisienne))

 

Ce  roman plonge le lecteur en pleine guerre du Donbass et apporte un éclairage particulier sur les évènements de 2022. Dans un petit village abandonné de la « zone grise », coincé entre armée ukrainienne et séparatistes prorusses, vivent deux laissés-pour-compte : Sergueïtch et Pachka. Désormais, seuls habitants de ce no man’s land, ces ennemis d’enfance sont obligés de coopérer pour ne pas sombrer. L’un deux est un apiculteur passionné, il croit au pouvoir bénéfique de ses abeilles et attend le printemps pour déplacer ses six ruches dans un lieu plus calme dans l'ouest de l'Ukraine.

Pour Colette, Andreï Kourkov, auteur d’une grande sensibilité, a fait un roman plein de lumière sur les gens qui subissent la guerre.

                                                   

Jean-Claude livre un texte sur « Vivre vite » de Brigitte Giraud (2022)

Ce livre raconte ce qu’a vécu la narratrice après la mort accidentelle de son mari en 1999. Elle l’a déjà évoqué dans un précédent ouvrage, « A présent », récit de deuil immédiat qui dit la détresse et la rage.

Celui-ci n’est pas une suite ni le bilan de sa vie après, mais une ultime enquête pour en finir avec les « Si… », le destin, le hasard.

« si je n’avais pas changé la date de mon déplacement.. »

« si nous n’avions pas eu les clefs de la maison en avance… »

« si j’avais eu mon téléphone portable.. »

« si Claude n’avait pas oublié ses 300 F dans le distributeur… »

L’autrice dit l’universalité de la perte et de la reconstruction, d’une écriture sobre, complice et pudique. J’ai tendance à me méfier des prix littéraires mais celui-ci a obtenu le Goncourt 2022 et ce n’est pas sans doute un hasard. Néanmoins, ce n’est pas pour cette raison que je l’ai choisi. Patricia qui l’a lu, n’a pas le même ressenti, mais néanmoins, cela lui a permis de faire une recherche sur les motos.

       

Mireille fait part de son écrit « Dans la forêt » de Jean Hegland (1996)

Dans un monde post apocalyptique, deux jeunes sœurs Nell et Eva qui ont vécu leurs vies dans la maison familiale près d’une forêt, loin de la ville se retrouvent absolument seules.

 Lecteurs nous ignorons la cause de l’effondrement du monde. C’est par le journal de Nell que nous suivons leur histoire.

Au début elles sont optimistes et attendent qu’on vienne les sauver, le temps passe elles vont devoir survivre et pour cela la seule solution c’est de chercher dans la forêt toutes les ressources qu’elle contient.

 Mireille insiste sur leurs forces de caractère, leurs acharnements et nous invite à la lecture de ce livre qui est une fenêtre sur notre avenir.       

Brigitte écrit sur le livre « Nous irons mieux demain » de Tatiana de Rosnay (2022)

Ce nouveau livre se dévore...Je vous présente ce livre moitié roman moitié thriller dont le mérite a été de me capter et je n'en ai fait qu'une bouchée !
Nous pénétrons dans l'intimité d'une femme vivant avec son fils de 4 ans.
Empreinte d'altruisme, elle va s'occuper d'une femme de 50 ans accidentée sous ses yeux et qui va être amputée d'une jambe.
S'ouvre alors une documentation sur Zola qui nous interpelle. Mais que se cache-t-il sous ce flot de lecture ? Parallèlement à la découverte enrichissante de cet auteur, insidieusement, la femme recueillie opère comme une pieuvre dans de nombreux domaines.
Le thème abordé est alors celui du courage pour arriver à se sortir de cette emprise tout en évitant la culpabilité. Un thème qui m'est cher... Au final une étude psychologique des différents personnages et une belle illustration philosophique du manque d'amour de notre héroïne qui se détruit à petit feu...Le tout dans des non-dits familiaux.

     


 Corinne termine la Ronde « Mémé dans les orties » d’Aurélie Valogne (2014)

Un roman drôle et attendrissant avec une "Tatie Danielle" au masculin !

Ferdinand Brun est atypique. Le genre de vieux monsieur qui boude la vie et s'ennuie à (ne pas) mourir. Tel un parasite, il occupe ses journées en planifiant les pires coups possibles qui pourraient nuire et agacer son voisinage.  Mais lorsque sa chienne prend la poudre d'escampette, le vieil homme perd définitivement goût à la vie ... jusqu'au jour où une fillette précoce et une mamie geek de 92 ans forcent littéralement sa porte, et son cœur.

Un livre drôle et rafraîchissant, plein d'humour, c'est une véritable cure de bonne humeur, une comédie comme on les aime ! Des personnages attachants mais tellement proches que l'on pourrait reconnaitre notre voisin ou des personnes qui nous entourent…

J’ai adoré la façon dont Aurélie Valognes aborde le sujet de l'entente entre voisins, la façon dont elle joue avec les sentiments en ajoutant dans son histoire la présence d'une petite fille qui ne peut que nous attendrir. J'ai aimé l'évolution de notre personnage principal, Ferdinand, ses échanges avec les autres protagonistes…                                                    

 Philippe partage son écrit sur le livre de son choix. Faute de temps, il n’a pas pu l’exprimer au cours de la séance.

« Mermoz » de Joseph Kessel (1ière parution 1938) parle de la création et l’aventure de l’aéropostale, d’un homme à peine sorti de l’adolescence qui va vivre mille aventures et devenir à mes yeux l’exemple de l’héroïsme.

Pionnier à une époque où les avions sont des objets fragiles dont on ne connait pas tous les secrets de fonctionnement, où les moteurs tombent régulièrement en panne, Mermoz ne s’arrête jamais, ne renonce jamais. Kessel qui était son ami lui consacre une biographie peu de temps après sa mort, relatant des histoires, des confidences que Mermoz, par modestie, racontait à bas bruits et surtout pas aux journalistes.

L’accident dans les Andes avec son mécanicien Collenot est l’exemple absolu du courage, de l’abnégation. C’est l’illustration de la confiance totale et sans réserve entre deux équipiers.

Quand c’est l’immense Kessel qui écrit, conteur parfait, grand reporter, auteur de « l’Equipage » la vie de Mermoz devient un roman épique.

A la fin de la lecture j’éprouve un immense respect pour l’homme, le pilote, le chef.

Mermoz est mort à 37 ans, sa dernière phrase à la radio ‘’coupons moteur arrière droit’’ raisonne encore sur l’Atlantique.                                                     

              Merci à tout le monde pour la richesse des présentations…  

                                                                     Que la ronde tourne en 2024 !

                                                                                                        S.F  01/02/2024                                                                                                                                                                                                                 

                             

Commentaires

  1. Beau compte rendu.du de séance
    Corine tu devrais le mettre sur facebook je peux te montrer c est très simple
    Merci pour ce partage de qualité

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  2. Une Ronde toujours aussi agréable et des idées de lecture intéressantes, Bravo à Corinne et Philippe

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  3. Très bon compte rendu comme d'habitude.
    La ronde est très agréable et très riche en idées de lecture.
    Bravo aux animateurs

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  4. Jacqueline Pequignot16 février 2024 à 22:59

    Merci beaucoup pour ce retour. Cela donne plein d'idées de lecture ou de relecture...je n'arrive pas à trouver le temps de vous rejoindre mais le cœur y est.

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  5. Merci à tous pour vos retours positifs sur la " Ronde des livres" et le Compte-Rendu.
    Que du bonheur d'animer l'atelier, les échanges sont riches, chaleureux, bienveillants… en raison de la qualité remarquable des présentations faites par les participants. Super pour la lecture du compte rendu, notre objectif est qu'il soit lu par les personnes qui ne viennent pas à l'atelier lecture. N'hésitez pas à faire des retours. Merci

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  6. Bravo! Quelle richesse d’informations!
    J’ai enregistré tout le commentaire, vie de Giono, propositions de lecture. Vous m’avez donné envie de lire ou relire Giono. Merci à toutes et tous..

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